L'art de la facturation

La facturation pour les infirmières en libéral dénommées IDEL  (pour Infirmière Diplômée d’Etat en Libéral), qu’elles soient titulaires ou remplaçantes, est un art…

L’infirmière à domicile est tenue de facturer ses actes en accord avec la bible des infirmières, à savoir la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (de son petit nom : NGAP).

 

Chaque acte infirmier y est référencé et codifié. En soit cela peut paraitre simple. Mais en réalité, les pièges sont multiples. La facturation est presque un métier à part entière…c’est pourquoi certaines infirmières ne souhaitent pas facturer elles-mêmes. De plus elles ne sont pas formées pour cela.


Une titulaire qui s’installe n’a reçu aucune formation à la facturation au cours de ses études d’infirmière. Elle n’a pas d’autres choix que de se former par elle-même via différentes sources : les collègues, les forums, les formations en ligne ou en présentiel…avec une NGAP dans une main et un stylo dans l’autre…

 

La facturation des actes tient compte de plusieurs critères…

 

L’état du patient : diabétique ? Immunodéprimé ? En fin de vie ? Avec une mucoviscidose ?...

 

La durée des soins : certaines cotations ne sont facturables qu’un certain nombre de fois sur une période donnée…

 

Puis il y a la cerise sur le gâteau, le jeu de lego… lié au cumul des actes.

 

L’infirmière remplaçante est exclu du jeu, en effet, c’est à l’infirmière titulaire qu’elle remplace à qui il revient de facturer les actes de sa remplaçante.

 

Si une infirmière a choisi de faire ce métier, c’est pour prendre soin des gens, pas pour  faire sa facturation pendant ses jours de repos.

 

Pour beaucoup d’entre elles c’est une contrainte qui s’ajoute à tous les impératifs imposés par la sécurité sociale en terme de papiers et traçage lié à sa pratique quotidienne auprès des patients.

 

Pour moi, la facturation est une toute autre affaire…

 

J’adore les jeux de sociétés, mais à la maison personne ne veut jouer avec moi… qu’à cela ne tienne. La facturation sera mon propre terrain de jeu.

Certes, j’y joue souvent toute seule mais ce n’est pas grave car en réalité, je joue avec la NGAP ! Et croyez moi, il faut du temps pour en faire le tour, et en connaitre toutes les subtilités et lorsque je commence à bien connaître son jeu, voilà qu’elle nous sort une botte secrète :

          un avenant de presque 130 pages ! Et le jeu reprend !...



Mais même si je présente cela comme un jeu, en réalité, il s’agit d’un jeu très sérieux qui peut avoir de grave conséquence si on y joue mal…